Leonard de Vinci

Leonardo di ser Piero Da Vinci, dit Léonard de Vinci, est né en 1452 dans un village dont il porte le nom, situé non loin de Florence. Fils naturel d'un notaire et d'une paysanne.
A seize ans, il entre, à Florence, dans l'atelier d'Andréa Verrocchi qui lui enseigne plusieurs techniques: sculpture, peinture, décoration, gravure.

Il a pour compagnon d'atelier Sandro Boticelli, le Pérugin.

Ce n'est qu'au bout d'an an qu'il apprend à peindre les drapés d'un personnage.

Verrocchio travaille alors à une œuvre peinte à l'huile, Le Baptême du Christ(musée des offices, Florence) et, pour la première fois, confie à son jeune élève l'exécution du visage de l'un des deux anges: ce visage tranche déjà par son modèle, obtenu par un jeu d'ombre et de lumière, avec celui de l'autre ange peint par Botticelli.

A vingt ans, Léonard entre dans la compagnie de Saint Luc, la guilde des peintres, mais reste dans l'atelier de Verrocchio jusqu'en 1476.

Il y peint, vers 1476, son premier tableau, La Madone à l'œillet.

Il fréquente l'atelier d'Uccello, passionné comme lui par la géométrie et la perspective.

Il lit beaucoup et, en autodidacte, accumule d'innombrables connaissances sur toutes les sciences de l'époque.

En 1402, Léonard est appelé à Milan par Ludovic le More et reste à son service jusqu'en 1501.

Il est tour à tour sculpteur, décorateur, organisateur de bals masqués, de tournois, inventant " d'ingénieux dispositifs automatiques " pour les divertissements, mais aussi ingénieur, urbaniste, industriel, auteur d'un traité de la peinture et d'autres essais, illustrés d'innombrables dessins, sur la botanique, la géologie, l'anatomie(il disséqua plus de trente cadavres, chose interdite à l'époque),l' hydraulique, et enfin peintre.

A la chute de Ludovic, Léonard fait un bref séjour à Venise, avant de revenir à Florence en 1503, où il est chargé de réaliser La bataille d'Anghiari pour le Palazzo Vecchio.

En 1506, Léonard quitte Florence pour Milan, pour se mettre au service de Charles d'Amboise, maréchal de France puis de Louis XI comme " peintre et ingénieur ordinaire ".

Il part ensuite à Rome à la demande de Julien de Médicis, qui s'écrie à propos de cet artiste: " Mais cet homme ne sait qu'imaginer, il est incapable de créer! ".

Il n'a pas totalement tort, Léonard n'a pas terminé beaucoup de ses œuvres, mais c'est pourtant entre 1503 et 1505 qu'il peint le portrait de Mona Lisa, la fameuse Joconde et les esquisses de Léda et le cygne.

Comme tous les peintres de la Renaissance, il se déplace de ville en ville, au gré des protecteurs et de leurs commandes.

François 1er, séduit par son génie, le fait venir, en 1516 au château de Cloux, près d'Amboise avec le titre de " premier peintre, ingénieur et architecte du roi ".
Le roi lui rachète, pour une somme considérable, La Vierge, l'Enfant et Sainte Anne,
Saint Jean Baptiste et la Joconde.

Il meurt trois ans plus tard, âgé de soixante-sept ans.

Sur les trente tableaux attribués à Léonard de Vinci, il n'en reste plus que quinze.

Quelques inventions de Léonard (cette liste n'est pas exhaustive) :

Machine de guerre terrestre

  • pierre à fusil automatique
  • canon à trois bouches
  • canon à hauteur variable
  • voiture armée
  • arbalète multiple
  • escalier pour l'assaut des murs


Machines pour voler

  • planeur avec les extrémités des ailes manœuvrables
  • ailes articulées
  • anémomètre
  • anémoscope
  • barque volante
  • parachute d'aile
  • structure d'aile

machine pour l'utilité civile

  • alambique
  • appareil pour la mesure des fils
  • voiture automotrice
  • poulie
  • distillateur à réfrigération continue
  • grue tournante
  • machine pour biner la soie
  • presse à imprimer
  • ventilateur
  • marteau batteur d'or

Machine hydraulique et maritime

  • appareil pour assécher un port
  • barque à propulsion à roue
  • mesure de la transformation de l'eau en vapeur
  • drague maritime
  • drague lagunaire
  • pont à construction rapide
  • coque double
  • scaphandre

Léonard architecte

  • angle de rocher avec triple défense rasante
  • basilique à cinq coupoles
  • église à plan central
  • ville idéale
Quelques peintures

La Joconde

La recherche de la perfection est une véritable obsession pour Léonard de Vinci: "Dites-moi, dites-moi, a-t-on jamais terminé quoi que ce soit? " gémit-il dans ses carnets, dans lesquels il insiste fréquemment sur son désir d 'égaler la perfection de la création divine dans ses propres créations artistiques.

La Joconde est peinte sur un mince support en bois de peuplier, demeuré très fragile (ce qui explique qu'elle soit aujourd'hui conservée dans une vitrine), elle est une réalisation exemplaire grâce à l'arrière-plan du tableau.

Léonard a exécuté ce tableau avec beaucoup de patience après avoir préparé son panneau de bois avec plusieurs couches d'enduits, il a d'abord dessiné son motif directement sur le tableau lui-même, avant de le peindre à l'huile, additionnée d'essence très diluée, ce qui permet de doser d'innombrables couches transparentes ( ce qu'on appelle glacis), ce glacis mettant en valeur les effets d'ombres et de lumière sur le visage, constituant ce que Léonard appelle le "sfumato", cette technique permet une imitation parfaite des chairs grâce à un traitement raffiné de la figure humaine plongée dans une demi-obscurité, le clair-obscur, ce qui permet au peintre de satisfaire son souci de réalisme

" La Cène du réfectoire de Santa Maria Delle Prazie "

Elle comporte différents systèmes de perspective. Elle est pensée jusqu'aux moindres détails. Léonard remplace de plus en plus la ligne du contour et de démarcation (c'est-à- dire le dessin), par la modulation chromatique; les transitions entre les objets et les figures se font fluides. L'espace n'est plus actualisé principalement par l'emploi de la perspective mathématique, mais par l'éclaircissement des couleurs et la dissolution progressive des couleurs.

Ce tableau a été réalisé à Milan en 1495-1498
Détrempé à l'huile sur pierre
460x880 cm, Milan

Portrait de Cécilia Gallerani (Dame à l'hermine)
1488-1490
huile sur bois, 54,8x 40,3 cm
Cracovie, Czatoryski Museum

Le portrait de Ginevra de' Benci et le plus ambitieux de ses portraits réalisé à Milan, celui de Cécilia Gallerani, permet de comprendre la révolution qu'il opère alors, en particulier dans la manière dont le peintre se situe vis-à-vis du portrait…
Cécilia Gallerani est éclairée d'en haut et aussi légèrement par la droite, elle est plongée dans un puits de lumière diffuse et d'ombre qui produisent sur sa silhouette serpentine un effet tridimensionnel. Le personnage n'est pas situé dans un espace ouvert mais contre un fond neutre, comme dans de nombreux portraits du quattrocento! Elle est montrée dans un espace restreint et les rayons x semblent prouver qu'à l'origine une fenêtre ou une porte se trouvait à l'arrière-plan. La signification de ce changement prend toute son évidence lorsque l'on consulte les trois passages des manuscrits de Léonard qui se réfèrent explicitement à l'art du portrait.
(John Pope- Hennessy,1966)

Etudes d'anatomie (vers 1530)

Il fut le premier à faire une étude systématique du sujet, et les effets de cette étude systématique sont aussi manifestes dans ses écrits théoriques que dans sa peinture.
Ces exemples d'observations scientifiques, chez Léonard de Vinci illustrent l'importance qu'il donnait à la certitude des méthodes en peinture, et le soin avec lequel il établissait cette certitude dans ses expériences concrètes sur la nature. La nature doit être aussi complète que possible dans sa représentation.